Celui qui n’entre pas en matière sur le projet soutient la surexploitation des marais et des forêts vierges.
Adèle Thorens Goumaz, conseillère nationale VD

Les Verts soutiennent la révision de la Loi sur la protection de l’environnement proposée par le Conseil fédéral, car elle reprend plusieurs demandes centrales de l’initiative populaire pour une économie verte et adapte la Loi sur la protection de l’environnement aux exigences actuelles. Toutes les études attestent que la révision bénéficiera à la fois à l’environnement et à l’économie. Tant les cantons que les milieux économiques concernés (Migros, Coop, Swisscleantech, Öbu, Swissrecycling, Fédération romande des consommateurs, etc.) soutiennent la loi révisée.

Le blocage de l’UDC, du PLR et d’une partie du PDC est donc totalement incompréhensible. Ils font comme si la surexploitation des ressources ne posait aucun problème et refusent même d’entrer en matière sur le projet au Parlement. Ils empêchent ainsi, par exemple, l’interdiction d’importation de bois de provenance illégale, ce qui est déjà la norme depuis 2013 dans l’Union européenne, ainsi que d’autres mesures pour la protection des forêts, des mers, des marais et du climat. Ils bloquent aussi des incitations à l’innovation, qui sont nécessaires précisément en raison du franc fort. De l’économie verte découlent des économies de matériel, des réductions de coûts et plus de possibilités d’exportation dans le secteur des technologies propres. Elle contribue ainsi à la création d’emplois à long terme en Suisse.

Le vote sera serré puisque, le 19 mai dernier, dans la Commission de l’environnement (CEATE-N), à l’issue de la consultation détaillée, la majorité bourgeoise a rejeté le projet de révision de la loi. Par conséquent, la CEATE-N recommande la non-entrée en matière. Si le Conseil national devait décider le 18 juin prochain de ne pas entrer en matière sur la révision de la Loi sur la protection de l’environnement, il n’y aurait plus de contre-projet indirect à l’initiative populaire pour une économie verte. L’initiative serait alors soumise au peuple.