Afrin: la neutralité ne signifie en aucun cas garder le silence face aux violations du droit international
L’armée turque est aux portes d’Afrin, ville située au Nord de la Syrie. Elle menace explicitement de commettre ce qu’elle appelle des « nettoyages », tant à Afrin que dans d’autres villes de Syrie, peuplées en majorité de Kurdes. Cette attaque en territoire syrien cible la population kurde et les forces armées qui ont combattu l’IS aux côtés des forces occidentales. Les Etats-Unis et la Russie laissent maintenant tomber les Kurdes – et l’Europe se tait.
Ces violences frappent de plein fouet la population civile. Des enfants, des femmes, des hommes meurent sous les bombes. Celles et ceux qui ont fui la guerre civile syrienne et ont trouvé refuge dans cette région pacifiée par les Kurdes rencontrent à nouveau la violence – perpétrée par une puissance étrangère mue par la recherche de pouvoir et soutenue par des forces intérieures.
La Suisse est dépositaire des Conventions de Genève. Elle ne peut simplement pas rester les bras croisés : être neutre ne signifie pas accepter que des civils innocents soient pris pour cibles d’attaques militaires. La Suisse doit rappeler haut et fort que le respect de droits humains prime sur le droit des puissants.
Les Verts attendent du Conseil fédéral qu’il adopte une position claire contre cette guerre illégale de la Turquie au Nord de la Syrie. Il doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir le respect de la résolution 2401 des Nations unies, qui concerne tout le territoire syrien. De même, la Suisse doit mettre un terme immédiat à toute exportation d’armes vers la Turquie, reconsidérer ses accords économiques et conditionner leur renforcement à une évolution positive de la situation des droits humains en Turquie. La Suisse doit également renforcer sa présence humanitaire pour venir en aide aux populations civiles d’Afrin et d’autres régions de Syrie, telles que la Ghouta orientale où les violences ont détruit la vie et l’espoir.