Chaque concession renforcerait les forces centrifuges dans l’UE et durcirait encore la « guerre du divorce » avec la Grande-Bretagne. On ne peut pas jouer ensemble une partie de football avec des règles différentes. Après l’acceptation à un cheveu de l’initiative contre l’immigration de masse, il ne reste à la Suisse que deux options : continuer à faire partie du marché unique européen et accepter les conditions d’accès qui lui sont liées, en particulier la liberté de circulation des personnes ou faire cavalier seul et régler ses échanges avec l’UE par des milliers d’accords distincts.

Les Verts refusent tout « Alleingang ». La Suisse ne doit pas compromettre les accords bilatéraux. Elle doit par contre mener des réformes politiques intérieures pour mieux piloter le marché du travail. Concrètement, nous demandons au Conseil fédéral et au Parlement de :

  • protéger les employées et les employés en Suisse contre le dumping salarial et les mauvaises conditions de travail grâce à des mesures d’accompagnement ambitieuses et des conventions collectives,
  • permettre de concilier vie professionnelle et vie familiale,
  • renforcer la formation continue et la protection des travailleurs âgés,
  • former du personnel qualifié dans les secteurs technique et de la santé et y assurer de bonnes conditions de travail,
  • ratifier aussitôt que possible l’accord avec la Croatie pour éviter de compromettre les accords sur la formation et la recherche,
  • associer les discussions sur un éventuel accord institutionnel entre la Suisse et l’UE à des exigences en faveur de plus de transparence et de démocratie au sein de l’Union européenne,
  • un vote de clarification pour poursuivre les bilatérales,
  • faire preuve d’ouverture quant au statut de la Suisse en envisageant d’éventuelles nouvelles formes d’appartenance à l’UE (par exemple en association libre), après la sortie de la Grande-Bretagne.