Le groupe des verts maintient son opposition à la réorganisation de l’armée qui avait échoué à Flims, car entretemps, rien n’a été modifié, à part une nouvelle augmentation du nombre de brigades de Panzer. L’étape 08/11 représente, après les concessions faites à la droite traditionnaliste, une beaucoup trop faible réduction de la défense aux frontières, et un trop fort développement de la défense intérieure du territoire. Au final, cela va représenter une militarisation de la sécurité intérieure.

Les Verts s’opposent résolument au doublement des contingents de troupes en service à l’étranger. Premièrement, cela nous conduirait à nous associer de manière trop marquée à la « War on terror » conduite par les USA, c’est-à-dire en fait à la poursuite d’une politique énergétique désastreuse pour le climat. Ensuite, ce doublement des effectifs, selon les con-sidérations du Conseil fédéral, faciliterait la mise en œuvre d’un engagement militaire en Afghanistan. Depuis des années, l’OTAN exerce une pression croissante sur la Suisse pour qu’elle envoie davantage de soldats dans la région. Etant donné que les actions de l’OTAN tendent de plus en plus à se transformer en guerre ouverte, il est plus que temps que la Suisse retire ses soldats de l’Afghanistan ! Troisièmement, les Verts veulent que la Suisse mette à disposition de la planète son savoir faire en matière de travail civil pour la paix plutôt que ses compétences guerrières. C’est précisément en Afghanistan qu’un engagement en faveur d’une aide civile et diplomatique est le plus nécessaire.

Par ailleurs, le groupe des Verts refuse le programme d’armement, qui, notamment à travers le système d’information de conduite, nous conduit vers la militarisation de notre politique intérieure et étrangère. Dans la situation actuelle où les perspectives futures de l’armée sont moins claires que jamais, il s’impose de donner un coup d’arrêt, de ménager un temps de réflexion et d’instaurer un moratoire financier.

Les Verts combattront avec force l’idée de réunir les tâches militaires et les tâches de police au sein d’un seul département de la sécurité. L’effacement de la frontière entre la sécurité intérieure et extérieure et la suppression de la séparation entre les tâches militaires et policières remettent en question les acquis d’un Etat de droit moderne.