Des vitamines pour la politique de la santé
Les Verts suisses ont présenté aujourd’hui quatre propositions pour réformer la politique de la santé. Ils demandent un «seuil minimal» pour les contributions cantonales aux subsides des assurances maladie, ainsi que la possibilité de mettre sur pied des caisses maladie publiques décentralisées. En remédiant aux faiblesses de notre système de santé, nous pouvons le rénover en douceur, sans tout remettre en question. Plusieurs mesures sont proposées afin d’offrir aux hôpitaux et aux EMS suffisamment de personnel qualifié.
Les Verts ont tiré un bilan de cette dernière décennie en matière de politique de la santé et ont identifié plusieurs failles: les dépenses de santé par personne ont augmenté de 30% (en tenant compte du pouvoir d’achat); le manque de personnel se maintient à un niveau élevé et la séparation complexe des tâches entre Confédération et cantons rend difficile le pilotage. Les Verts veulent rénover en douceur le domaine de la santé grâce à quatre propositions concrètes:
- Subsides pour les primes des assurances maladie:ces subsides permettent de corriger l’effet anti-social des primes individuelles. Or, dans les cantons alémaniques, ces subsides sont soumis à des pressions financières. «La classe moyenne inférieure se rapproche malheureusement de plus en plus du seuil de pauvreté», a expliqué la conseillère nationale Yvonne Gilli qui exige que les contributions cantonales ne puissent pas descendre au-dessous d’un certain «seuil minimal». Les cantons ne peuvent pas continuer à se désengager du co-financement des subsides à l’assurance maladie.
- Des caisses publiques décentralisées: après le Non à une caisse unique nationale, il devrait être possible, en particulier pour les cantons romands, de mettre sur pied des caisses maladie publiques pour les soins de base. «L’innovation ne doit pas rester bloquée par le Röstigraben», a déclaré Christian van Singer. «La prévention ne pourra être renforcée qu’en instaurant des caisses publiques».
- Partage des tâches: une loi sur la santé permettrait de régler plus clairement la répartition des tâches entre Confédération et cantons – afin que le fédéralisme fonctionne mieux.
- Et last but not least, les Verts demandent d’allouer davantage de moyens aux universités et aux hautes écoles dans le cadre du message sur l’encouragement de la formation, de la recherche et de l’innovation 2017-2020 afin de garantir la formation de personnel qualifié dans le domaine de la santé. Ils exigent également des investissements ciblés dans les cantons pour améliorer les conditions de travail et une formation proche de la pratique. La députée au Grand Conseil de Lucerne, Katharina Meile, en est persuadée: «Nous ne pourrons répondre aux besoins en personnel que si chacun-e exerce son métier avec plaisir et longtemps.»
Les Verts déposeront aux niveaux cantonal et fédéral une série d’interventions pour mettre en œuvre ces projets de réforme.
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