Ce mercredi, les Verts veulent déposer une interpellation urgente pour que la Suisse soutienne par des moyens civils les revendications démocratiques en Afrique du Nord, au Proche et au Moyen-Orient. La Suisse peut jouer un rôle important sur place dans le domaine humanitaire, de l’aide économique à la reconstruction et des bons offices diplomatiques. Il faut rapidement accepter de coopérer concrètement dans les régions en crises. Il faut en outre déterminer quel savoir-faire et quelle aide logistique peuvent contribuer à la tenue d’élections vraiment démocratiques.

L’interdiction d’exporter des armes
Les Verts exigent en outre un arrêt immédiat de toute coopération militaro-industrielle avec tous les pays du Proche et du Moyen-Orient, ainsi qu’avec ceux d’Afrique du Nord. Dans le monde arabe, les mouvements démocratiques sont combattus avec des systèmes d’armement provenant majoritairement de pays qui tirent orgueil de leur tradition démocratique. La Suisse fait partie depuis des décennies des fournisseurs d’armes des régimes en place dans les pays arabes. La duplicité de l’attitude de la Suisse sautait une fois de plus aux yeux la semaine dernière au salon de l’armement à Abu Dhabi, où 38 entreprises suisses présentaient leurs produits guerriers. Il est particulièrement scandaleux que le groupe Ruag, appartenant à la Confédération, ait participé à ce salon et que le chef de l’armée l’ait visité.

Les avoirs des potentats et le droit pénal
Selon quels critères le Conseil fédéral décide-t-il de geler les avoirs de dictateurs? Le Conseil fédéral a attendu la chute des régimes despotiques tunisien et égyptien. Alors que dans le cas de la Libye, les comptes ont déjà été bloqués avant le départ de Kadhafi. Il faut aussi clarifier quels sont les critères selon lesquels le Conseil fédéral entame des procédures pénales contre des membres de gouvernements; ces procédures permettent ensuite l’arrestation de criminels de guerre en Suisse.