Le message présenté aujourd’hui par le Conseil fédéral sur le développement de l’armée est trop lacunaire pour servir de base aux nouvelles orientations de l’armée. Il manque une analyse précise et réaliste des menaces auxquelles la Suisse sera confrontée. Nous sommes entourés de pays amis et la protection classique du territoire est un objectif à moduler. « Notre véritable garantie de sécurité consiste en un engagement civil de la Suisse, à l’intérieur du pays et à l’étranger, en faveur de la paix et des droits humains », déclare Christian van Singer, conseiller national vert vaudois.

Les Verts demandent au Conseil fédéral d’attendre le rapport sur la politique de sécurité, repoussé à 2016, avant de présenter un projet de développement de l’armée doté d’un budget. « Avant de dépenser vingt milliards de francs, le Conseil fédéral doit d’abord déterminer précisément ce que doit faire l’armée et contre quel type d’ennemis la Suisse peut devoir se défendre », explique Luc Recordon, conseiller aux Etats vaudois. Les Verts soutiendront ainsi un moratoire sur les décisions d’équipement – réserve faite des rares urgences évidentes – d’ici la publication du rapport de sécurité 2016.

Une armée plus petite et meilleur marché
Les Verts veulent d’abord une armée orientée sur des objectifs clairs et réalistes. Cette armée sera moins nombreuse et probablement moins coûteuse que le budget de 4,4 milliards de francs annuels proposé par le Conseil fédéral en octobre 2010. De plus, la Suisse n’a pas besoin de nouveaux avions de combat d’ici 2030 : les 32 F/A-18 suffisent à assurer l’espace aérien pour ces 15 prochaines années. Le Non du 18 mai n’est pas seulement un Non aux Gripen mais à tout nouvel avion de combat.

En outre. Les Verts émettent de fortes critiques sur deux nouvelles tâches de l’armée proposée par le projet DEVA :
  • L’appui aux autorités civiles et à la police : participer au maintien de la sécurité intérieure ne fait pas partie des objectifs prioritaires de l’armée. Si un appui ponctuel aux cantons touchés par un évènement exceptionnel se révèle indispensable, c’est avant tout par des solutions inter-cantonales qu’il convient d’y parvenir.
  • La cyber-défense ne doit pas devenir la nouvelle raison d’être de l’armée : pour répondre aux risques présents dans l’espace virtuel, les Verts veulent des solutions coordonnées au niveau international et demandent une collaboration entre les mondes civil, économique et militaire.