Le rapport sur le transfert publié aujourd’hui confirme à nouveau que les mesures du Conseil fédéral pour mettre en œuvre l’article constitutionnel sur la protection des Alpes ne sont pas suffisantes. Au lieu de faire valoir la volonté populaire, le Conseil fédéral veut provoquer une « discussion de principe » sur la politique de transfert. Concrètement, il ne veut plus réduire la quantité de camions mais s’en prendre à la charge environnementale des camions. « C’est anticonstitutionnel » affirme Regula Rytz, « car la Constitution dit clairement que le trafic de marchandises transitant par les Alpes doit être transféré sur le rail. »

« Il est réjouissant que les poids lourds doivent devenir moins polluants » poursuit la co-présidente des Verts. « Mais la pollution de l’air le long de l’axe du Gothard dépasse incontestablement les valeurs limites. » Sans la réalisation du transfert, la pression du trafic entre l’Allemagne et l’Italie augmenterait massivement. En « trafiquant » cet objectif et en construisant un deuxième tube au Gothard, la Suisse ouvre grand les vannes à l’avalanche de camions européens ».

Les Verts n’acceptent pas que la volonté populaire soit ainsi foulée aux pieds. Ils n’acceptent pas non plus que la population le long des axes de transit doive subir encore plus de trafic des marchandises. Les Verts invitent le Conseil fédéral à :

  • s’en tenir à l’objectif de transfert, tel qu’il figure dans la constitution et enfin le réaliser
  • mieux exploiter les instruments de transfert et augmenter en particulier la redevance sur le trafic des poids lourds (RPLP) à son taux maximum (proposition déjà faite en 2011 mais non réalisée)
  • augmenter l’efficacité du transport de marchandises par le rail et accélérer les procédures douanières
  • assurer rapidement les capacités et les tracés pour transporter les marchandises par le rail avec la révision de la loi concernée
  • stopper la planification d’un deuxième tunnel routier au Gothard et augmenter la pression sur l’UE pour instaurer une bourse de transit alpin et pour développer les installations portuaires en Italie.