Les risques d’un accident nucléaire provoqué par des causes naturelles ou humaines ne sont mentionnés qu’en marge et qui plus est minimisés. Cela montre combien le rapport de la politique de sécurité, dont le point central reste l’armée, passe à côté des dangers et menaces les plus vraisemblables. Bien que le danger du terrorisme, en particulier du soi-disant djihadisme, soit surévalué, l’éventualité d’une attaque la plus catastrophique qu’on puisse imaginer, à savoir celle d’une centrale nucléaire, n’est même pas évoquée.

Au vu de la profonde crise de sens de l’armée, les Verts réclament depuis des années un arrêt de la voie militaire, une pause pour une réflexion civile et un moratoire financier. Le rapport de politique de sécurité remplit partiellement l’une de ces trois revendications, celle de la pause de réflexion. Il n’en saisit pourtant de loin pas la chance. Les décisions se prennent en éludant la première question à se poser : quels sont les risques, les menaces, les dangers pour notre pays et pour la planète ? La question posée d’entrée est la suivante : nous avons une armée, qu’en faisons-nous ?

Les Verts refusent clairement le renforcement des interventions de l’armée à l’intérieur des frontières. Le réseau national de sécurité aboutit manifestement à une militarisation de la sécurité intérieure qui légitime une armée de masse obligatoire pour tous. Les Verts demandent la suppression de la conscription au profit d’un service militaire ou civil accompli sur une base volontaire, pour les hommes et les femmes.

Aux yeux des Verts, la Suisse a bien d’autres moyens politiques et économiques pour renforcer la sécurité sur notre planète et dans notre pays. Par exemple en réduisant sa consommation de ressources énergétiques non renouvelables comme le pétrole et en s’en rendant moins dépendante, en s’engageant davantage pour la paix et le développement, et en renonçant à l’exportation de matériel de guerre dans les zones en conflit. La mesure la plus importante en matière de politique de sécurité intérieure est l’arrêt de toutes les centrales nucléaires.