Face à la constante augmentation des coûts de la santé, les Verts demandent que soient explorées des voies qui ne portent pas atteinte à la qualité des soins tout en permettant d’assurer un financement plus transparent. Il en va notamment ainsi du renforcement de la coordination hospitalière ou encore de l’augmentation des moyens alloués aux réductions de prime. Des mesures pareilles ne résoudront cependant pas les problèmes posés par le système actuel de prise en charge des frais médicaux, qui est à la fois anarchique et cartellisé. La chasse aux « bons risques » que se livrent aujourd’hui de multiples caisses-maladies péjore dangereusement l’équité et l’efficacité du système.

Caisse-maladie publique : une actualité qui perdure
En son temps, les Verts avaient compté parmi les fers de lance de l’initiative populaire en faveur d’une caisse-maladie unique, rejetée en mars 2007 devant les urnes. L’exigence formulée par l’initiative de primes d’assurance proportionnées aux revenus avait alors grandement contribué à cet échec. Pour autant, l’insatisfaction de la population face aux déficits du mode actuel de prise en charge des coûts demeure patente. Pour cette raison, les Verts demandent aujourd’hui par le biais d’une motion présentée par le Conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon que soit poursuivi l’objectif d’instaurer une caisse-maladie publique.

Aux yeux des Verts, une caisse-maladie publique constitue le seul moyen réellement efficace de pallier les lacunes de l’actuelle compensation des risques entre caisses, de mettre un terme au dumping des prix par les caisses pas chères et de soumettre la prise en charge des soins à un contrôle financier digne de ce nom. En outre, cette option permettrait d’unifier le fonds de réserve de l’assurance de base, dont la gestion est sujette à d’incessantes controverses. Et elle épargnerait aux assuré-e-s de devoir se livrer à des comparaisons hasardeuses en vue de changer de caisse. Se trouveraient aussi supprimés les frais de marketing et de publicité qui grèvent l’assurance de base et engrangées des économies d’échelle, en particulier dans le domaine comptable.

Le modèle de caisse-maladie publique n’implique pas nécessairement l’instauration d’une personne morale unique. Il pourrait par exemple revêtir les traits d’un système coordonné géré par les caisses existantes, à l’instar de ce qui a cours dans d’autres branches des assurances sociales, en matière d’AVS, d’invalidité ou encore de chômage.