Le choix du type d’avion comporte un aspect explosif. Le fait que cet avion est le moins coté parmi la plupart des membres des Forces aériennes est en effet un secret de polichinelle. On peut dès lors supputer que le Conseil fédéral ait choisi le Gripen car celui-ci rencontre peu de soutien dans le camp bourgeois du parlement et est de ce fait facile à descendre en flammes. Il est possible également que le Conseil fédéral et en particulier le Département de la défense part de l’idée que le type d’ avion le moins cher et provenant d’un pays neutre rencontrerait le moins d’opposition en votation populaire.

Le Gripen, comme l’Eurofighter et le Rafale, est lié à des affaires de corruption. L’affaire des pots-de-vin tchèques a même documentée par une caméra cachée. Les Verts ont personnellement appris avec quelle virulence entre autres l’attaché militaire suédois ou le représentant de SAAB ont fait leur lobbying.

Les Verts demandent que l’élévation du plafond des dépenses de l’armée, qui profite entre autres à l’achat de nouveaux avions de combat, soit soumis au peuple. Dans tous les cas, la décision d’achat doit être soumise au référendum.

La Suisse a besoin de plus de moyens financiers pour le tournant énergétique, les transports publics, les assurances sociales et la formation. Des efforts d’économies dans ces domaines au profit d’avions de combat seraient tout à fait inappropriés. Au cas où la possibilit é d’un référendum ne serait pas garantie au moment de la présentation du programme d’armement, les Verts lanceront une initiative moratoire au sein d’une coalition aussi large que possible.