Le peuple s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur du transfert modal de la route au rail pour le trafic tant marchandises que voyageurs . Les crédits cadres des deux projets ont été acceptés. Aujourd’hui, la traversée des Alpes, tout particulièrement la construction du tunnel de base du Gothard, s’avère plus coûteuse que prévu. Les partis gouvernementaux proposent de compenser ce surcoût en ponctionnant le crédit Rail 2000. Les Verts ne peuvent se rallier à cet avis.

Les demi-mesures ne sont pas acceptables: le transfert modal des marchandises ET celui des voyageurs doivent être réalisés dans les plus brefs délais, conformément à la volonté populaire. Par conséquent, outre le tunnel du Lötschberg et comme stipulé dans un accord entre la Suisse et l’Italie, le tunnel de base du Gothard doit être achevé le plus rapidement possible, y compris ses voies d’accès et ses tunnels complémentaires, au nord comme au sud. Les Verts attendent des deux Etats signataires qu’ils remplissent leurs obligations.

La seconde étape de Rail 2000 ne doit en aucun cas faire les frais du surcoût du projet NLFA. L’objectif principal de cette étape est l’élimination des couloirs d’étranglement sur les axes principaux et sur les voies d’accès aux lignes de la NLFA. De plus, il est nécessaire de développer, dans les agglomérations, les nœuds ferroviaires de transbordement sur le réseau du trafic longues distances et de réaliser le raccordement au réseau européen des trains à haute performance. Il n’est pas envisageable de geler l’exécution de travaux indispensables tels que l’amélioration de la desserte inter villes sur le Plateau, la troisième voie entre Genève et Lausanne, le tunnel du Zimmerberg et la traversée du Jura.

Une politique climatique efficace et les objectifs du développement durable exigent notamment que priorité soit donnée au renforcement du réseau et de l’offre en transports publics. Dans cette optique, la NLFA et Rail 2000 sont complémentaires et indispensables. C’est pourquoi les Verts demandent de découpler le fonds destiné à l’infrastructure ferroviaire de celui du crédit global du projet NLFA. Nous sommes conscients que cette mesure nécessitera une discussion sur l’augmentation du fonds FTP (financement des transports publics), augmentation réalisable par le biais de l’impôt sur les huiles minérales, les droits de douane sur les carburants et la TVA. Aucune mesure ou instrument nécessaire à la protection du climat et à la promotion des transports publics ne doit pâtir de la réalisation de la NLFA! Les énormes crédits supplémentaires nécessaires à la construction des autoroutes n’ont pas été financés aux dépens d’autres projets routiers. Ils ont été accordés en sus car le programme devait être achevé! Cette règle doit aussi s’appliquer aux infrastructures des transports publics. Les Verts défendront également cette position dans leur réponse à la consultation sur le projet vue d’ensemble sur le FTP.