Politique européenne : immobilisme, irresponsabilité et manque de leadership du Conseil fédéral
Un an après l’arrêt des négociations pour un accord-cadre institutionnel, la politique européenne de la Suisse est toujours dans l’impasse. Aucune proposition concrète n’a été élaborée jusqu’à présent. La faute au Conseil fédéral qui se montre incapable de prendre le leadership en matière de politique européenne. Pour les VERT-E-S, l’irresponsabilité collective dont fait preuve le Conseil fédéral n’est pas tenable. Pour faire avancer le dossier européen, les VERT-E-S réaffirment leur soutien à l’initiative européenne préparée par Opération Libero. De plus, les VERT-E-S demanderont au Conseil fédéral, lors de la session d’été, que la Suisse participe activement au financement de la plateforme européenne « RebuildUkraine » ainsi qu’au « Pacte Vert européen » et qu’elle examine une adhésion à l’Autorité européenne du travail et à Eurofound.
Un an après l’interruption des négociations en vue d’un accord-cadre, « retarder l’échéance » semble être la seule stratégie adoptée par le Conseil fédéral. « La rupture unilatérale des négociations a été une erreur stratégique majeure. Depuis l’arrêt des négociations, la politique européenne de la Suisse est au point mort. La voie bilatérale s’érode et la Suisse voit s’éloigner sa participation à Horizon Europe ou Erasmus+ », dénonce Nicolas Walder, conseiller national GE et vice-président des VERT-E-S suisses.
Seule l’annonce d’une initiative européenne a suscité un certain dynamisme à l’automne 2021. Mais depuis, les propositions du Conseil fédéral, des partis gouvernementaux et du PVL ne sont que des écrans de fumée destinés à éviter une discussion sérieuse sur l’avenir des relations européennes de la Suisse ou des épreuves de force internes. Pour couronner le tout, le Conseil fédéral n’assume aucun leadership dans le domaine de la politique européenne. Seuls les efforts du Parlement pour élaborer une loi européenne constituent une petite lueur d’espoir, même si les perspectives de succès sont encore incertaines. Face à cette inaction, les VERT-E-S poursuivent les préparatifs de l’initiative européenne avec l’Opération Libero et d’autres organisations directement touchées par cette impasse de la politique européenne – Suisseculture, l’Union des étudiants de Suisse (UNES), Suisse en Europe. Des relations de bon voisinage ne peuvent se tisser que si les règles du jeu sont claires et fiables.
Les VERT-E-S avancent avec des propositions concrètes
Dans un monde où l’on tente de briser des valeurs fondamentales – la démocratie, l’État de droit, le respect des droits fondamentaux et humains – à coups de bombes, le projet de paix européen est plus important que jamais. Les discussions sur l’échec de l’accord-cadre et du référendum sur Frontex ont également montré que la Suisse doit apporter une contribution plus forte à une Europe écologique, socialement équitable et soucieuse du respect des droits humains.
Voilà pourquoi les VERT-E-S avancent avec des propositions concrètes qui seront déposées lors de la session d’été:
- Natalie Imboden, conseillère nationale (BE), demandera que le Conseil fédéral examine un soutien de la Suisse dans les efforts de l’UE pour améliorer les conditions de vie et de travail transfrontalières en adhérant à l’Autorité européenne du travail (AET) et à Eurofound.
- Les VERT-E-S demanderont aussi un renforcement de la coopération entre la Suisse et l’UE dans le cadre du « Pacte Vert » européen ou de « Fit for 55 ».
- La solidarité européenne sera cruciale pour la reconstruction de l’Ukraine. Les VERT-E-S demandent au Conseil fédéral que la Suisse participe de manière significative au financement de la plateforme « RebuildUkraine », que l’Union européenne met en place dans cet objectif.