L’AVS, les CFF, la formation et la recherche, l’aide au développement et le personnel sont autant de domaines qui subissent le programme d’économies du Conseil fédéral. Ce même Conseil fédé-ral, qui coupe dans des dépenses nécessaires pour économiser des milliards, propose aujourd’hui un programme d’armement 2006 pour la modique somme de 1.5 milliard de francs. Mais de qui se moque-t-on ? Alors que les missions de l’armée n’ont jamais été aussi controversées, que la me-nace est indéfinissable et l’ennemi insaisissable, pourquoi un tel programme? Une seule chose est sûre : l’armée n’est pas l’instrument adapté pour lutter contre le terrorisme que le Conseil fédéral met soudainement en exergue! Franchement, à quoi peuvent bien servir des chars de génie et de déminage (660 millions) en cas d’attentat terroriste? Car ce sont bien ces mêmes chars, dont le Parlement n’a pas voulu voilà une année et demi, qu’on nous propose à nouveau aujourd’hui. Le système d’information du commandement de l’Armée, le poste le plus cher du programme, ne peut, lui non plus, pas être justifié au vu de la crise identitaire que traverse l’armée actuellement. Il en va de même pour les 378 millions prévus pour l’armée de l’air. L’achat de matériel auprès des usines Pilatus et de la Ruag ressemble trop à une opération de sauvetage de l’industrie suisse de l’armement fortement mise à mal.

Enfin, la sécurité intérieure n’est pas l’affaire de l’armée qui ne peut prétendre assumer toujours plus de tâches dans ce domaine ; c’est anticonstitutionnel. Tant au sein de la commission de la politique de sécurité du Conseil national qu’au Conseil national lui-même, les Verts défendront la non entrée en matière sur le programme d’armement 2006.

Le mieux à faire pour la sécurité de notre pays est de se distancer politiquement et militairement du „war on terror“ (qui lui-même encourage au terrorisme !) mené par les Etats-Unis et l’OTAN. L’engagement de troupes prévu en Afghanistan est non seulement dommageable au développe-ment et à l’autonomie de ce pays mais hypothèque aussi sérieusement la sécurité de la population suisse. Renoncer à l’exportation de matériel de guerre, comme par exemple la livraison des chars grenadiers à l’Irak, et renforcer la promotion civile de la paix est, du point de vue sécuritaire, bien plus prometteur que l’achat de chars et d’avions. Les Verts s’opposent une fois de plus à l’engagement de l’armée dans le cadre du WEF. C’est un pas de plus vers la militarisation „galo-pante“ de la sécurité intérieure. Les plus grands problèmes sécuritaires de la planète sont générés par les puissants de ce monde rassemblés à Davos et le modèle économique qu’ils défendent (modèle qui réduit des millions d’humains à la misère et participe largement aux dérèglements climatiques).