La culture, le commerce et la consommation de chanvre doivent être réglementés par une loi, comme l’alcool et le tabac. Le marché noir est florissant, il est temps que l’Etat reprenne le contrôle et qu’on dépénalise le cannabis.
Lisa Mazzone, conseillère nationale GE

Aujourd’hui, il est interdit de cultiver du chanvre (à l’exception des plantes dont le THC est inférieur à un pourcent). Il est temps de dépénaliser les produits chanvriers et d’en réglementer la culture, le commerce et la consommation. Forte du succès de sa politique en matière de drogue, la Suisse peut l’étoffer d’un dispositif cohérent sur le cannabis.

Les avantages sont évidents : qualité et quantité (teneur en THC, qualité (bio) suisse et sans pesticide), prévention et protection des jeunes peuvent être réglementés, l’Etat encaisse l’argent généré par le commerce (recettes annuelles : 300-600 millions de francs) et ce nouveau produit stimule l’agriculture suisse, notamment l’agriculture bio.

Les interdictions sévères de la loi sur les stupéfiants n’ont jamais empêché une consommation élevée, quelle que soit la tranche d’âge. Alors que l’Etat doit financer la lutte contre le commerce du chanvre et sa consommation, le marché noir est florissant. L’inefficacité des politiques prohibitionnistes est flagrante lorsque l’on compare les pays.

Ils sont toujours plus nombreux à miser sur une réglementation claire. Des villes suisses leur emboîtent le pas en instaurant des clubs de cannabis. De même, un projet de recherche sur la vente légale de chanvre est sur le point d’être lancé. Ces projets sont nécessaires : ils doivent désormais être accompagnés par le travail parlementaire législatif pour se concrétiser.