La Russie fait exploser ses bombes en Ukraine et ses bénéfices sur les matières premières en Suisse. Au lieu de continuer à financer la machine de guerre russe, la Suisse doit résolument soutenir la reconstruction en Ukraine.
Sophie Michaud Gigon, conseillère nationale VD, membre CER

La Commission de l’économie du Conseil national a rejeté l’initiative parlementaire de Balthasar Glättli visant à imposer les bénéfices de guerre exceptionnels. Pour les VERT-E-S, cette décision est complètement inadaptée à la situation. Les entreprises suisses actives dans les matières premières financent en grande partie la guerre d’agression russe – jusqu’à 60% du pétrole et 75% du charbon russes sont négociés via la Suisse – et empochent des bénéfices exorbitants. Par exemple, Glencore a vu son bénéfice augmenter de 250% en 2022 pour atteindre 17 milliards de francs. La Suisse doit enfin agir et taxer ces bénéfices de guerre. Par ce biais, elle a un moyen concret d’agir sur la situation en Ukraine, en privant d’argent la machine de guerre russe. Plusieurs pays de l’UE, la Grande-Bretagne et les expériences du passé prouvent que c’est tout à fait possible. 

 Les VERT-E-S ne lâcheront rien ! Au sein d’une large alliance de la société civile, ils et elles s’engagent pour que le Conseil national corrige le tir. En plus de l’introduction d’un impôt sur les bénéfices de guerre, d’autres mesures sont nécessaires. Grâce à deux motions des VERT-E-S, reprises par la Commission de politique extérieure du National (motion 23.3437, motion 23.3056), le Parlement a l’occasion, lors de la session d’été, d’augmenter l’aide à l’Ukraine, très basse en comparaison aux autres pays, à 5 milliards de francs. C’est d’autant plus urgent que la reconstruction de l’Ukraine s’élèvera à au moins 411 milliards de dollars.