En équipant les F/A-18 d’une puissance de bombardement et en achetant des stocks de munitions, les militaro-nostalgiques dépensent sans compter en divaguant sur des menaces d’un autre temps.
Lisa Mazzone, conseillère nationale GE

Contre l’avis des Verts, la commission de la politique de sécurité du National a accepté les dépenses pour constituer des stocks de munitions pour 225 millions et a ajouté l’acquisition d’une puissance de bombardement pour les F/A-18 au programme d’armement alors que le Conseil fédéral avait écarté cette dépense et que la Suisse n’a plus de capacité air-sol depuis 1994, comme bien d’autres pays européens. On nage en plein délire en s’armant pour des menaces d’un autre temps, avec une puissance inadaptée aux particularités de la Suisse, un pays dense entouré de pays amis.

La majorité militaro-nostalgique de la commission veut dépenser également des millions de francs pour étudier l’achat de nouveaux avions de combat – sans même attendre les conclusions du rapport d’experts prévues pour ce printemps – ainsi que pour prolonger l’ensemble de la flotte de F/A-18.

Les Verts par contre demandent le renvoi du programme d’armement. Ils ne veulent prolonger que douze F/A-18, ce qui suffit pour garantir une police aérienne, et demandent de renoncer à l’acquisition de stocks de munitions inutiles.

L’Etat devrait plutôt investir dans des projets plus pertinents pour l’avenir de notre pays (infrastructures pour l’énergie et les transports, formation, recherche) et le maintien de la sécurité (lutte civile contre les cyberattaques, prévention et intervention en cas de catastrophes, politique de la paix, lutte contre le réchauffement climatique).