Il est scandaleux que la CPS-N ait refusé d’adopter l’accord sur l’interdiction des bombes à sous-munitions. Des politiciens dont la sécurité est censée être le premier souci font preuve d’un manque de responsabilités choquant face au grave problème que pose cette catégorie d’armes, d’autant plus dangereuses qu’elles sont pernicieuses. Dans le cas de l’armée suisse, qui n’opère en principe qu’à l’intérieur de ses propres frontières, les bombes à sous-munitions représentent un danger pour la population elle-même.

L’interdiction des bombes à sous-munitions est la suite logique de l’interdiction des mines anti-personnel. En ne suivant pas le mouvement pour une interdiction, la Suisse entame sévèrement sa crédibilité dans le domaine humanitaire, elle qui est pourtant dépositaire des Conventions de Genève et abrite le siège de l’ONU et le Conseil des droits humains.

Comprenant trois Verts, cinq socialistes et trois représentants des partis bourgeois (PDC, PEV et PBD), une minorité Lang de onze parlementaires tentera tout-de-même de faire passer l’interdiction au Conseil national, défendant en cela la position du Conseil fédéral et du Conseil des Etats.

Une armée de masse dépassée
Le refus d’interdire les bombes à sous-munitions est étroitement lié à une autre décision de la CPS-N tout aussi dénuée de bon sens. La décision de suspendre le mandat de prestations 2012-2015 pour le service civil est un déni de confiance envers l’alternative au service militaire. Les traditionnalistes qui ont conquis la majorité de la CPS-N avec l’appui du PLR et du PDC sont obsédés par la défense conventionnelle du territoire et par une conception dépassée de l’armée de masse. Toutes deux n’ont politiquement plus de raison d’être.

Les décisions réactionnaires de la majorité bourgeoise de la CPS-N s’inscrivent dans une offensive conduite par ces mêmes patriotes militaristes qui ont imposé l’achat d’avions de combat à plusieurs milliards et ont empêché que le peuple puisse voter sur cette question. Les citoyennes et citoyens ont les moyens de se défendre contre cette évolution néfaste en choisissant des parlementaires verts lors des élections de dimanche prochain.