Sommaire

We stand with Ukraine : le soutien de la Suisse Ă  l’Ukraine

Pour les VERT-E-S, il est clair que l’Ukraine doit ĂȘtre impĂ©rativement soutenue dans la guerre contre l’agression brutale russe. Sur le plan politique, la Suisse ne peut pas ĂȘtre neutre, comme l’exige l’UDC, et nous nous en distançons. Avant mĂȘme que la guerre n’éclate, les VERT-E-S ont Ă©tĂ© le premier parti Ă  demander d’abandonner la neutralitĂ© politique, en exigeant des sanctions politico-Ă©conomiques contre la Russie. La Suisse doit soutenir l’Ukraine, lĂ  oĂč elle peut faire une rĂ©elle diffĂ©rence pour la population sur place. Nous devons apporter enfin une aide humanitaire, Ă  hauteur de notre puissance Ă©conomique. Jusqu’ici la Suisse, un des pays les plus riches au monde, se place Ă  une honteuse 33e place. L’Autriche, aussi militairement neutre, fournit quatre fois plus d’aide humanitaire. De mĂȘme, notre pays dispose d’une grande expĂ©rience en matiĂšre de diplomatie et de promotion de la paix pour soutenir la population, qu’il peut – et devrait – mettre au service de l’Ukraine. Le rĂŽle le plus important de la Suisse est de cesser de financer la guerre russe : une part non nĂ©gligeable du nĂ©goce des matiĂšres premiĂšres russes passe par la Suisse, ce qui a permis aux multinationales d’ici d’engranger des milliards de bĂ©nĂ©fices supplĂ©mentaires depuis le dĂ©but des hostilitĂ©s, alimentant chaque jour le trĂ©sor de guerre russe. De mĂȘme, la recherche de l’argent oligarchique russe stagne : seuls 8 milliards de francs, sur les 200 estimĂ©s, ont Ă©tĂ© gelĂ©s sur des comptes bancaires suisses.  

Au Parlement, les VERT-E-S plaident pour des mesures rigoureuses, qui apporteraient Ă  l’Ukraine un soutien concret durant les prochains mois ou annĂ©es et assĂšcheraient le trĂ©sor de guerre russe Ă  moyen et long terme.

Comment se positionnent les VERT-E-S face aux livraisons d’armes d’autres pays ?

Les particularitĂ©s de la Suisse lui confĂšrent un autre rĂŽle que celui de livrer des armes (directement ou indirectement). Par contre, pour nous, il est clair que l’Ukraine doit recevoir des armes d’autres pays, afin de se dĂ©fendre contre cette attaque enfreignant le droit international. Si les VERT-E-S seraient au gouvernement de l’Allemagne, membre de l’OTAN, nous soutiendrions l’Ukraine en lui livrant des armes. Nous nous distançons des appels qui exigent de l’Ukraine des nĂ©gociations de paix sans conditions. De tels appels sont incomprĂ©hensibles : c’est Ă  l’Ukraine de dĂ©cider seule quand il sera temps de nĂ©gocier.   

Les VERT-E-S ne s’opposent pas (en all.) Ă  la revente d’armes du stock suisse aux pays europĂ©ens – par exemple les chars Leopard 2 demandĂ©s par Rheinmetall / Allemagne (pour autant que les armes ne soient pas ensuite livrĂ©es Ă  l’Ukraine). Il ne s’agit ici que de mettre Ă  disposition des chars de l’armĂ©e suisse, officiellement hors service. 

Faire une chose, ne pas autoriser une autre ou pourquoi la Suisse ne livre pas (indirectement) des armes, en plus de son aide humanitaire et de réglementer le négoce des matiÚres premiÚres?

Notre opposition Ă  ce que la Suisse livre (indirectement) des armes rĂ©sulte d’une pesĂ©e des intĂ©rĂȘts, dont l’élĂ©ment essentiel est, que les VERT-E-S s’appuie sur la neutralitĂ© diffĂ©renciĂ©e de la Suisse[1], qui distingue la neutralitĂ© politique de la neutralitĂ© militaire :

  • La neutralitĂ© politique n’est pas liĂ©e Ă  des normes juridiques. Elle donne Ă  la Suisse le droit de prendre position et de coopĂ©rer au plan politique, ce qui lui permet de dĂ©fendre ses valeurs fondamentales, comme la dĂ©mocratie, l’État de droit ou les droits humains. En aoĂ»t 2022, les dĂ©lĂ©guĂ©-e-s des VERT-E-S suisses ont adoptĂ© une rĂ©solution novatrice « Pour une politique extĂ©rieure suisse fĂ©ministe au service des droits humains et de la dĂ©mocratie», qui donne une interprĂ©tation progressiste du rĂŽle de la Suisse sur la scĂšne internationale.
  • La neutralitĂ© militaire relĂšve du droit de la neutralitĂ©, dĂ©fini par le traitĂ© de La Haye et fait partie du droit international. En vertu de ce traitĂ©, la Suisse se considĂšre comme militairement neutre (tout comme l’Autriche, qui renonce Ă©galement Ă  soutenir militairement l’Ukraine). Le traitĂ© de La Haye est toujours en vigueur et l’Ukraine y a adhĂ©rĂ© en 2015. Ce traitĂ© contraint les États militairement neutres de traiter sur un pied d’égalitĂ© les belligĂ©rants.
  • La neutralitĂ© militaire de la Suisse lui donne davantage de possibilitĂ©s et de libertĂ© de soutenir l’Ukraine et la population accablĂ©e par la guerre Ă  l’aide de mesures spĂ©cifiques, comme de reprĂ©senter les intĂ©rĂȘts ukrainiens en Russie selon un mandat de puissance protectrice:
    Sur proposition du prĂ©sident ukrainien Zelenski, la Suisse a nĂ©gociĂ© avec son pays un accord pour un mandat de puissance protectrice (en all.) (que la Russie n’a pas (encore) approuvĂ©) en Ă©tĂ© 2022 dĂ©jĂ .
  • Les organisations internationales, telles que le CICR ou l’ONU avec siĂšge en Suisse, sont tributaires d’une neutralitĂ© militaire crĂ©dible. Elles sont au service de la population des deux belligĂ©rants.
  • En tant que dĂ©positaire des Conventions de GenĂšve, la Suisse a le rĂŽle et l’expĂ©rience particuliĂšre de veiller au droit international et Ă  ses accords et sur cette base de proposer ses bons offices et de promouvoir la paix Ă  l’échelle internationale.

Aux yeux des VERT-E-S, ces possibilitĂ©s – en faveur de l’Ukraine et de sa population – pĂšsent davantage que l’abandon de la neutralitĂ© militaire pour lui livrer indirectement quelques armes.

Nous sommes rĂ©ticent-e-s d’assouplir la loi fĂ©dĂ©rale sur le matĂ©riel de guerre et nous considĂ©rons le principe mĂȘme d’en exporter comme problĂ©matique : en effet, en raison des lacunes lĂ©gislatives, du matĂ©riel de guerre suisse ne cesse de jouer un rĂŽle-clĂ© dans des guerres civiles ou des conflits para-Ă©tatiques. Raison de plus pour que la Suisse s’en tienne Ă  une loi trĂšs strict en la matiĂšre.

La neutralitĂ©, (pas) un principe d’avenir ?

Les questions essentielles suivantes restent lĂ©gitimes : la neutralitĂ© est-elle encore d’actualitĂ© ? si oui, comment l’interprĂ©ter ? la Suisse doit-elle rester (militairement) neutre ? Au lieu d’anticiper la rĂ©ponse Ă  ces questions de principe par des considĂ©rations Ă  court terme, la Suisse doit mener une discussion sĂ©rieuse Ă  moyen et long terme, qui intĂšgre non seulement la politique sĂ©curitaire concrĂšte, mais inclut le rĂŽle de politique extĂ©rieure de la Suisse. C’est ainsi que les VERT-E-S vont poursuivre au cours de 2024 une discussion dans leurs rangs. Notamment en vue d’un rapprochement urgent avec l’Union europĂ©enne, que nous sommes le seul grand parti Ă  faire progresser grĂące Ă  l’« initiative Europe Â».

[1] Source : DĂ©partement fĂ©dĂ©ral des affaires Ă©trangĂšres (DFAE), La neutralitĂ© suisse, 2022

Nous voyons les choses autrement : Certain-e-s Vert-e-s dĂ©fendent une autre position

Au sein des VERT-E-S, toutes les personnes ne voient pas les choses de la mĂȘme maniĂšre au sujet de la rĂ©exportation indirecte d’arme. Vous trouverez ici les arguments en faveur des exportations indirectes d’armes :

POSITION