Pourquoi nous continuons à récolter
Le 27 septembre 2020, avec une participation exceptionnellement élevée, 1’597’324 personnes ont dit NON à l’acquisition de nouveaux avions de combat. Seules 8’515 personnes de plus ont dit OUI. Ce fut l’une des votations les plus serrées de l’histoire de la Suisse.
Nous avons toujours accepté ce résultat serré sur la question de principe de savoir si la Suisse devait acquérir des avions de combat. Mais nous avons également dit : si le Conseil fédéral choisit le bombardier furtif F-35, alors nous lancerons une initiative populaire. Car cet avion est inadapté à la police aérienne et représente un risque de plusieurs milliards de francs pour la Suisse.
Le 16 février 2022, la conseillère fédérale Viola Amherd assurait encore attendre l’initiative avant de signer le contrat de vente. Huit jours plus tard, les troupes de Poutine ont envahi l’Ukraine et la conseillère fédérale n’a pas tenu sa promesse. En effet, elle nous a demandé, à nous le comité d’initiative, de retirer notre initiative. Le Conseil fédéral s’immisce dans une récolte de signatures en cours : C’est du jamais vu.
Prétendre que le F-35 doit maintenant être acheté en raison de la guerre en Ukraine est trompeur. Cela n’apportera aucune aide aux habitant-es de l’Ukraine si la Suisse reçoit en 2027 de nouveaux bombardiers furtifs conçus pour larguer des armes nucléaires au-dessus d’un territoire ennemi. Ce qui reste clair est que la Suisse ne doit pas se mettre à l’écart pour permettre la fin de la guerre de Poutine. Cela signifie que nous prenons nos responsabilités là où nous le pouvons : par des sanctions contre les oligarques russes et leur fortune, par le biais du commerce de matières premières russes en Suisse et de l’arrêt des importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie.
Le F-35 coûte des milliards. Au total, il s’agit d’un coût d’au moins 24 milliards de francs. Selon l’évolution de ce projet d’armement, ce chiffre peut encore augmenter de manière significative, c’est en partie pourquoi le projet F-35 fait l’objet de critiques massives aux États-Unis. Le F-35 représente un risque de plusieurs milliards pour la Suisse, qui pourrait mettre en péril notre budget. Il mobilise des moyens qui manqueront ailleurs.
C’est pourquoi nous allons poursuivre la récolte. Il manque encore environ 10’000 signatures pour qu’au final nous ayons suffisamment de signatures valables et que nous puissions les déposer durant les mois d’été. Nous demandons que la population suisse puisse voter sur le plus grand projet d’armement de l’histoire suisse – sans qu’il y ait déjà un contrat de vente signé. Aucune base légale n’empêche une votation en mars 2023. C’est une question de volonté politique. Avec l’augmentation du budget de l’armée sans concept, le Conseil fédéral et le camp bourgeois montrent comment on peut appuyer sur l’accélérateur avec suffisamment de volonté politique. C’est cette même volonté politique que nous demandons. Aidez-nous à continuer à récolter des signatures et signez dès aujourd’hui l’initiative !