La majorité bourgeoise du Parlement cherche à affaiblir toutes nos assurances sociales. L’AVS fait l’objet d’attaques régulières et l’initiative pour augmenter l’âge de la retraite sans plafond en est la preuve la plus criante. Toutefois cette initiative n’est pas surprenante : au Parlement, nous nous battons régulièrement pour sauvegarder l’AVS telle que nous la connaissons. Récemment, la majorité a même refusé d’adapter les rentes au renchérissement du coût de la vie, pourtant une obligation constitutionnelle. 

En cette année d’entrée en vigueur d’AVS21, ces deux votations sont aussi un enjeu féministe. Au nom d’une égalité à l’envers, les femmes travaillent désormais un an de plus, malgré les inégalités persistantes… Sans compter le travail domestique fourni à 62,4% par des femmes exclusivement ou les sacrifices qu’elles consentent pour concilier travail et famille. Cette hausse de l’âge de la retraite des femmes justifie à lui seul de revoir le système des 12 rentes AVS annuelles. Ainsi, que les femmes revendiquent une 13e rente AVS n’a rien d’absurde. Surtout au vu des promesses non tenues de hausse du 2e pillier pour les femmes, dans la révision de la LPP.  

Non à une hausse sans fin de l’âge de la retraite 
Défendre un droit à une retraite digne ne suffira pas ce printemps. Il nous faudra aussi lutter contre une augmentation de l’âge de la retraite sans limite, déterminée seulement par la durée de vie moyenne. Si le principe proposé par l’initiative des Jeunes libéraux-radicaux avait été mise en œuvre lors de la création de l’AVS, nous partirions à la retraite à plus 70 ans aujourd’hui! De plus, la moyenne des années de vie en bonne santé en Suisse est de 68 ans, pour les femmes comme pour les hommes, et elle varie fortement en fonction du revenu. C’est ce critère de « qualité de vie à la retraite » qui devrait être déterminant pour en fixer l’âge, pas le moment de la mort. Pour les VERT-E-S, nous devons plutôt baisser le temps de travail de manière générale, car nous avons besoin de temps pour nous occuper de nous-mêmes et de nos proches, mais aussi pour pouvoir mettre en œuvre les transformations indispensables à la transition climatique. 

Malgré tout, l’AVS est bien portante. En revanche, il y a toujours plus de retraité-e-s précaires et si l’espérance de vie augmente, le nombre d’années en bonne santé diminue ! Une vie digne à la retraite est un droit important pour le lien social, pour les familles, pour la santé : votons non à l’initiative sur les rentes, oui à AVSx13. 

Léonore Porchet 
conseillère nationale VD