Les Verts ne sont nullement surpris par les reproches de la CdG à l’endroit du Conseiller fédéral Blocher. Celui-ci manifeste une certaine incapacité à respecter la séparation des pouvoirs et les Institutions ainsi que la structure parlementaire. Il l’a démontré par son discours de l’Albisgüetli qui a soulevé, et c’était justifié, une vague de protestation. Sa manière de critiquer la CdG et, plus récemment, le Conseil fédéral au terme de sa dernière séance est inacceptable. M. Blocher porte de la sorte atteinte à l’autorité de cette institution. Les remises en question incessantes de notre Etat de droit par l’affirmation que les décisions populaires priment sur le droit international public ne relèvent pas de la compétence d’un ministre de la justice.

Les Verts dénoncent également l’engagement de M. Blocher dans la campagne électorale. Il ne fait pas la distinction entre le rôle de Conseiller fédéral et celui de partisan. C’est une manière d’agir condamnable qui va à l’encontre de nos structures institutionnelles. Il est inacceptable qu’un Conseiller fédéral détourne des critiques, justifiées, qui lui sont adressées pour un faire un spectacle politico-médiatique et tenter de ridiculiser le système.

Demain, dans le cadre des débats et en sus de l’affaire Roschacher, les Verts soulèveront deux points supplémentaires :

  • Comme solution transitoire, la surveillance du ministère public doit être exercée par un organe de contrôle parlementaire ou un organe de contrôle mixte parlementaire/judiciaire. Il n’est pas acceptable de le subordonner au Conseil fédéral, et donc indirectement au ministre de la justice.
  • Comme demandé par une interpellation urgente du groupe des Verts, nous attendons également que la CdG se penche sur les discussions relatives aux questions d’extradition menées par le Conseiller fédéral Blocher lors de son voyage en Turquie.

Le comportement de Christoph Blocher durant ses quatre années au Conseil fédéral a renforcé la conviction des Verts: un homme incapable de concordance et qui utilise sa fonction pour discréditer l’Etat de droit et ses Institutions n’est pas digne de siéger au Conseil fédéral.