L’alliance contre l’Etat fouineur lance sa campagne contre la nouvelle loi sur le renseignement
L’alliance étendue contre l’Etat fouineur a tenu aujourd’hui une conférence de presse pour lancer une campagne de votation contre la nouvelle loi sur le renseignement (Lrens). Les membres des différents partis, des syndicats et des groupes d’intérêts de la société civile soulignent le grand danger que peut apporter l’acceptation de cette loi.
Le devoir de l’Etat est de garantir les libertés individuelles. Aujourd’hui, le parlement bourgeois et le Conseil fédéral attentent sans scrupules à ces libertés. C’est une inférence dans la vie privée des citoyens et citoyennes, qui est désormais sujette aux décisions arbitraires du Service de renseignement de la Confédération (SRC). C’est un pas en avant vers la surveillance de masse. La nouvelle loi charge implicitement tous les citoyens et citoyennes de la présomption de culpabilité.
Le conseiller national Vert Balthasar Glättli a déclaré qu’«avec la nouvelle Lrens, les différents services travailleront en commun. La Suisse a jusqu’à présent toujours refusé de participer à des coopérations militaires internationales. Cela sera désormais possible et dans le plus grand des secrets. La Lrens implique une violation progressive de la neutralité Suisse, et cet état de fait ne sera pas porté aux yeux du public.»
Simon Gantenbein, représentant de la Société numérique, a déclaré : «avec l’utilisation de chevaux de Troie étatiques, les services de renseignements seront autorisés à pénétrer tous les ordinateurs et y installer des logiciels de surveillance : les caméras et les microphones pourront être exploités, les ordinateurs pourront être repérés et manipulés à distances, voire sabotés.»
La porte-parole du syndicat Syndicom, Nina Scheu, a également souligné la menace qui plane sur la protection des données : «Non seulement, la Lrens s’immisce dans l’intimité de chacun, mais la liberté d’expression et la liberté de la presse seront violées.»
Le conseiller national socialiste, Carlo Sommaruga, a soulignée qu’«en 2013, les révélations Edward Snowden ont ébranlé le monde. Elles montrent d’une part que l’entrée dans l’ère numérique renforce le contrôle de masse des citoyens et, d’autre part, que les services étrangers, avec lesquels collabore ou souhaite collaborer de manière intense le SRC, agissent hors du cadre légal sur la protection des droits fondamentaux des personnes qui n’ont rien à se reprocher.»
Quant au sujet des droits fondamentaux, c’est l’avocat et représentant de l’association droixfondamentaux.ch qui explique que : «la prétendue récolte des données par radio et par câble aura inexorablement une incidence dans la pratique sur chaque résidant, car c’est le trafic Internet dans son entier qui sera enregistré.»
Pour ces raisons, l’alliance contre l’Etat fouineur s’oppose fermement contre la Lrens. Une grande partie de la population partage ces préoccupations et l’ont mentionné lorsqu’ils ont soutenu le référendum.