Renoncer à augmenter inutilement le budget militaire et réformer le frein à l’endettement règleraient d’un seul coup les problèmes financiers de la Confédération. Au lieu de légitimer un programme de démantèlement massif à l’aide d’un rapport sur commande, la droite ferait mieux de corriger ses mauvaises décisions financières.
Gerhard Andrey, conseiller national FR

La situation financière de la Confédération est bonne. Si les dépenses augmentent, les recettes également. Et le Conseil fédéral envisage même de réduire les dettes fédérales ces prochaines années. Ce qui déséquilibre le budget, ce sont uniquement deux mauvaises décisions de la droite : l’augmentation exagérée et injustifiée du budget militaire et le manque de volonté de réformer le frein suranné à l’endettement. De même, avantager les cantons lors de réforme fiscale induite par l’OCDE se révèle (au moins maintenant) comme une erreur politique tant de la droite que du gouvernement. Par conséquent, les VERT-E-S requièrent de revenir sur ces décisions, voire de les corriger. 

Le rapport sur commande présenté par le groupe d’expert-e-s en vue de l’assainissement des finances de la Confédération prend cependant un autre chemin et veut légitimer les plans de démantèlement de notre argentière Karin Keller-Sutter. Ce faisant, ses auteur-e-s s’arrogent le droit de remettre en question des décisions politiques légitimées en votation populaire et s’en moquent : on peut citer les reculades en protection climatique, en supprimant des subventions (p.ex. dans l’assainissement des bâtiments) à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs par année. Ces reculades remettent en question les engagements climatiques de la Suisse, ce que même les offices fédéraux de l’environnement et de l’énergie doivent admettre. 

De même, les recommandations de renoncer à financer l’accueil extrafamilial des enfants ou de supprimer les rentes-ponts pour les 55+ au chômage sont autant d’insultes envers la population. De plus, exiger que les charges en personnel de l’administration fédérale soient non plus liées à ses tâches, mais à l’inflation, est totalement irréaliste. Les VERT-E-S estiment que ce programme de démantèlement est socialement injustifiable et ne contribueront en rien à sa mise en œuvre. 

Un processus problématique 

Pour les VERT-E-S, tout le processus lié au groupe d’expert-e-s mandaté par le Conseil fédéral et sa ministre des finances Karin Keller-Sutter est hautement problématique, à commencer par son mandat unilatéral. La politique budgétaire n’est pas une simple question technocratique que l’on peut déléguer à un groupe d’expert-e-s, mais au contraire intrinsèquement politique : un groupe d’expert-e-s ne peut pas remplacer le nécessaire bras de fer politique entre élu-e-s

Enfin, renoncer à réformer le frein à l’endettement ou à prendre sérieusement en compte les recettes suggérerait-il que tant du groupe d’expert-e-s que de notre ministre des finances ne soient guère disposé-e-s à discuter ouvertement de l’avenir du budget fédéral ?