« Redessiner le monde de l’après-crise », tel est cette année le slogan du World Economic Forum WEF. Les Verts critiquent depuis longtemps le WEF pour son soutien à l’économie néo-libérale, qui plonge de nombreuses populations dans la misère, détruit l’environnement et conduit au démantèlement du service public. Aujourd’hui à l’origine d’une crise économique et financière d’ampleur mondiale, le néolibéralisme révèle enfin son vrai visage : bien loin de produire des richesses qui profiteraient à tous, il a des conséquences néfastes pour la grande majorité des habitants de la planète ; à long terme, ce système mène l’humanité à sa perte.

Les Verts trouvent choquant que ces mêmes décideurs qui ont provoqué l’écroulement des banques s’érigent désormais en sauveurs pour nous sortir de la crise. Ils s’étonnent qu’il y ait cette année deux fois plus de chefs d’Etat présents à Davos que lors des précédentes éditions du WEF. Au moins trois conseillers fédéraux comptent y prendre part. Les politiciens croient-ils sincèrement que le WEF soit le lieu où trouver des solutions à la situation actuelle ? Il y a une certaine ironie à ce que Klaus Schwab décrive le WEF comme un « sanatorium ». Les pensionnaires d’un sanatorium sont théoriquement censés pouvoir en sortir guéris. Mais il y a fort à parier que les grands patrons et les hauts responsables politiques qui fréquenteront le WEF en reviendront aussi malades qu’auparavant, et que les considérations écologiques et sociales seront à nouveau balayées au profit d’une vision purement économique du développement.

La crise donne raison aux Verts. Notre système économique nécessite d’urgentes réformes. L’analyse du WEF « Global Risk 2009 » met cyniquement en garde contre l’assèchement des fonds publics comme l’un des trois risques majeurs. Mais qui a vidé les caisses de l’Etat si ce n’est ces mêmes leaders mondiaux qui imposent depuis des années des baisses d’impôts pour les nantis ? Il faut enfin mettre un frein à la dérégulation et aux privatisations. Des règles strictes doivent être établies à l’échelle internationale pour ce qui est des salaires et des conditions de travail. L’économie et la finance ne doivent plus pouvoir se soustraire au contrôle démocratique.

L’objectif de cette journée d’action et de la manifestation pacifique à laquelle elle donnera lieu est de « dire leurs quatre vérités à ceux qui se sont autoproclamés les maîtres du monde » et de leur demander des comptes tant pour la catastrophe financière que pour les violations des droits humains, l’exploitation du travail et la destruction de l’environnement. Un réquisitoire auquel se joignent les Verts et les Jeunes Verts.